À Rennes, une métropole bretonne, une initiative audacieuse voit le jour : le métro de la ville sera partiellement alimenté par de l’énergie solaire. Des panneaux photovoltaïques installés sur les toits des garages-ateliers des lignes de métro A et B permettront de produire jusqu’à 10 % de l’électricité nécessaire pour faire fonctionner ce moyen de transport. Ce projet innovant représente une avancée significative dans le domaine des transports durables en France.
Une initiative unique en Bretagne
Rennes se distingue par sa volonté de promouvoir les énergies renouvelables, plaçant ainsi la ville à l’avant-garde de la transition énergétique. L’installation de panneaux photovoltaïques, qui occupera l’équivalent de 1,5 hectare, permettra de mieux gérer la consommation d’énergie tout en réduisant les coûts. Dans un contexte où les fluctuations du prix de l’énergie impactent les collectivités, cette autoconsommation apparaît comme une solution pertinente.
Le vice-président délégué aux transports, Matthieu Theurier, souligne l’importance de ce projet qui affirme que Rennes sera « la première en France » à faire fonctionner son métro grâce à l’énergie solaire. Cette initiative est également une bonne utilisation des surfaces souvent jugées « perdues », offrant ainsi une double opportunité : optimiser l’espace tout en investissant dans des infrastructures de transport durable.
Les capacités de production d’énergie
Le garage de Chantepie, par exemple, sera capable de produire 544 mégawatts-heure par an, ce qui équivaut à la consommation de 118 foyers (hors chauffage). De son côté, le site de la Maltière contribuera avec une production de 420 mégawatts-heure. En somme, ces installations de production d’énergie auront un impact direct sur les opérations du métro, bien que l’électricité supplémentaire nécessaire sera fournie par des fournisseurs comme Enedis.
Actuellement, les deux lignes de métro rennaises consomment entre sept et huit gigawatts-heure chaque année, avec une utilisation des énergies renouvelables en croissance. Deux tiers de cette énergie est consacrée à la traction des rames, tandis que le reste est dédié au fonctionnement des stations, comme les escaliers mécaniques et la ventilation. Ainsi, même si le projet ne permettra pas d’atteindre une autonomie énergétique totale, il marque une étape importante vers une utilisation accrue de l’énergie solaire.
Les bénéfices environnementaux et économiques
Cet engagement vers l’énergie solaire va au-delà des simples considérations économiques. En intégrant des sources d’énergie renouvelable dans le fonctionnement du métro, la métropole rennaise contribue à la réduction de son empreinte carbone. Cela s’inscrit dans une démarche plus vaste de lutte contre le changement climatique et de promotion de sources d’énergie durables.
Les avantages de cette initiative ne se limitent pas à l’environnement, car elle répond également à des enjeux économiques. En effet, l’utilisation d’énergie solaire peut réduire les coûts d’exploitation à long terme pour la collectivité, permettant ainsi une réallocation des ressources vers d’autres services publics. En réalité, ce type de projet pourrait inspirer d’autres villes françaises et même européennes à emboîter le pas, comme c’est déjà le cas dans d’autres pays où l’énergie solaire est devenue un levier de développement économique.
Un avenir prometteur pour les transports en commun
Il est prévu que l’alimentation solaire du métro de Rennes soit opérationnelle dès l’été 2026, après le renforcement des infrastructures des garages. Ainsi, le projet soulève de grands espoirs pour l’avenir des transports en commun, qui pourraient véritablement profiter des avancées technologiques liées aux énergies renouvelables. Cette transition pourrait également inciter d’autres modes de transport, tels que les bus ou les tramways, à adopter des solutions similaires.
Les nouvelles technologies permettent d’optimiser l’utilisation de l’énergie en période de forte production, comme cela se produit souvent lors des journées ensoleillées. En effet, le métro, avec sa consommation élevée en pleine journée, est particulièrement bien positionné pour tirer parti de cette capacité. Cette stratégie pourrait donc devenir un modèle à suivre pour d’autres projets de mobilité durable.