Le réseau électrique français, géré par RTE, a récemment signalé une augmentation significative des épisodes de prix négatifs et des requêtes d’écrêtement. En effet, la production d’électricité renouvelable, en particulier grâce aux éoliennes et aux panneaux solaires, a largement dépassé la demande, ce qui a entraîné une surproduction et un gaspillage considérable d’électricité.
Une explosion des capacités de production éolienne et solaire
Au cours du premier semestre de 2025, la France a enregistré un accroissement notable de sa capacité de production d’énergie renouvelable, avec plus de 2,3 GW raccordés. Parmi ceux-ci, 2,1 GW proviennent des panneaux solaires, tandis que 0,2 GW proviennent de l’énergie éolienne, tant terrestre qu’offshore. Cette tendance soutient l’objectif de transition énergétique nationale, mais elle pourrait également nuire à l’équilibre du réseau.
La capacité installée de panneaux solaires a désormais atteint 26,4 GW, surpassant ainsi celle de l’énergie éolienne fixée à 24,6 GW. Ce phénomène témoigne d’une volonté accrue de mise en œuvre des sources d’énergie renouvelable. Cependant, cette croissance doit être mise en perspective avec l’évolution des consommations énergétiques, qui ne suivent pas la même cadence.
Des prix spot en forte volatilité
Malgré cet accroissement de la production, RTE met en évidence une autre dynamique préoccupante. Les prix spot, utilisés pour les transactions à court terme sur le marché de l’électricité, connaissent des fluctuations similaires à un effet de yoyo. En effet, ils montent en flèche lors des pics de consommation, le matin et le soir, tandis qu’ils chutent dramatiquement, voir deviennent négatifs, durant les périodes creuses de l’après-midi.
Ce phénomène est inquiétant car il résulte directement de l’abondance de l’électricité d’origine renouvelable, qui n’est pas toujours en adéquation avec les besoins actuels. Au premier semestre 2025, il a été noté une hausse significative des heures enregistrées avec des prix négatifs, atteignant 363 heures, soit environ 8 % du temps. Cela témoigne d’une gestion difficile de l’énergie produite, souvent impossible à exporter ou à stocker efficacement.
Un gaspillage alarmant d’électricité renouvelable
Ce déséquilibre entre production et consommation a conduit à des niveaux de gaspillage alarmants, avec 2 000 GWh d’électricité jetés au premier semestre 2025, en contraste frappant avec les 1 100 GWh du premier semestre 2024. Cette situation est d’autant plus critique en ce sens qu’elle est directement liée à la stratégie d’accroissement des capacités de production sans solutions viables pour leur utilisation efficace.
Le rapport souligne également que 10 % du volume théoriquement produit pour l’énergie solaire a été perdu durant cette période, un chiffre à mettre en perspective avec les 5 % et 1 % respectivement enregistrés en 2024 et 2023. Si cette tendance se poursuit, le nombre d’épisodes de gaspillage risque d’augmenter proportionnellement à l’accroissement des capacités installées.
Vers une nécessité d’optimisation et de stockage
La situation actuelle appelle à une réflexion profonde sur l’avenir de la production d’électricité renouvelable en France. Il est impératif de trouver des solutions pour tirer parti de cette énergie excédentaire. Parmi les options envisageables, le stockage d’énergie émerge comme une solution clé, permettant de conserver l’électricité produite lors des périodes de faible consommation et de la libérer lors des pics.
De plus, des initiatives comme celles entreprises par certains secteurs en France, qui utilisent des données d’analyse pour optimiser leur consommation d’énergie, pourraient servir de modèle. De même, l’adoption de technologies comme les chauffe-eaux thermodynamiques en association avec des panneaux solaires représente un pas en avant vers une gestion plus efficiente de l’énergie.
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