La France fait face à un défi majeur dans la gestion de sa production d’électricité verte. En effet, depuis le début de l’année 2025, un niveau alarmant de gaspillage de l’électricité issue des installations éoliennes et solaires a été observé. Alors que la production d’énergie renouvelable est essentielle à la transition écologique, ce surplus d’électricité non utilisée risque de compromettre les efforts de durabilité. Cet article explore les causes, les conséquences et les solutions potentielles face à cette problématique croissante.
Un surplus de production renouvelable sans précédent
Au cours du premier semestre 2025, la France a enregistré une augmentation significative de sa production d’électricité verte. Avec 2,3 gigawatts (GW) supplémentaires raccordés, la part du solaire a atteint 26,4 GW, dépassant pour la première fois la production éolienne qui s’établit à 24,6 GW. Cette évolution, bien que perçue comme positive, révèle une réalité inquiétante, où jusqu’à 10 % de l’énergie solaire théorique a été perdue, un chiffre en nette hausse par rapport aux années précédentes.
Ce gaspillage énergétique atteint des proportions inquiétantes. Au cours de la seule période d’avril à juin, environ 2000 gigawattheures (GWh) ont été écartés, correspondant à une puissance moyenne de 5,2 GW perdue. Il est donc primordial d’adresser la question de cette surproduction, qui contraste avec les besoins réels des consommateurs.
Les prix négatifs : un symptôme révélateur
Un des indicateurs les plus frappants du déséquilibre énergétique est l’augmentation des heures de prix négatifs sur les marchés de gros. En 2025, le nombre d’heures à prix négatif a dépassé les 363 heures, représentant presque 8 % du temps en période de surproduction. Ceci se produit principalement l’après-midi, lorsque la production photovoltaïque est à son sommet tandis que la demande diminue drastiquement. Ce phénomène exacerbe les défis d’un réseau saturé, conduisant les opérateurs à sacrifier l’énergie produite.
Ce constat souligne l’importance de mieux coordonner la production d’électricité renouvelable avec la consommation. Sans une approche intégrée, la crise du surplus d’électricité pourrait devenir une réalité encore plus marquée à l’avenir, menaçant ainsi la viabilité du modèle énergétique français basé sur des sources renouvelables.
Des solutions sous-exploitées pour atténuer le gaspillage
Face à ce gaspillage croissant, RTE (Réseau de Transport d’Électricité) appelle à une adaptation de la structure du système électrique. Le rapport publié en novembre 2024 met en lumière trois axes essentiels : le stockage d’énergie, la flexibilité de consommation et l’amélioration de la prévisibilité des flux. Malheureusement, la France n’a pas encore investi massivement dans des solutions de stockage rentables à grande échelle.
Les options de stockage, telles que celles proposées par des technologies comme le stockage virtuel de l’énergie solaire, pourraient permettre de mieux tirer parti de l’électricité produite. Cependant, tant que ces infrastructures ne seront pas mises en place, une grande partie de cette production excédentaire risque d’être perdue.
Moduler la consommation et coordonner les efforts
Selon RTE, il est crucial de moduler la demande électrique pour maximiser l’utilisation de l’électricité verte. Des mesures concrètes, telles que l’optimisation des horaires des appareils électroménagers, le report de la recharge des véhicules électriques et l’utilisation de l’inertie thermique des bâtiments, sont autant de pistes à explorer. Bien que simples, ces gestes nécessitent une coordination à l’échelle nationale.
Le programme FlexReady, lancé par RTE en collaboration avec Think Smartgrids, vise à créer un cadre favorisant ces ajustements au sein des entreprises. L’objectif affiché est d’optimiser jusqu’à 2,5 GW de capacité instantanée en période de pointe, ce qui pourrait significativement atténuer le problème du gaspillage.
Une régulation nécessaire pour un avenir énergétique durable
À mesure que la France continue d’investir dans des énergies renouvelables, l’absence d’une régulation adaptée pourrait mener à un gaspillage encore plus important. Un paradoxe s’installe : produire davantage d’électricité renouvelable pour finalement devoir en jeter une partie. Cette situation fragilise le modèle de transition énergétique en cours.
Pour éviter une dérive, des mesures de valorisation des surplus doivent être mises en place. Seule une stratégie globale et bien régulée permettra de garantir que la transition vers une énergie plus verte ne se transforme pas en une problématique environnementale et économique majeure. Il est essentiel de tirer parti des évolutions technologiques tout en s’assurant d’une coordination efficace entre offre et demande.
Pour en apprendre davantage sur les enjeux de la transition énergétique et le gaspillage d’énergie solaire, consultez des ressources additionnelles sur le gaspillage d’énergie solaire en France ou apprenez à installer des solutions d’énergie durable.