La croissance de l’énergie solaire en Afrique est une réalité qui prend de l’ampleur. Bien que les données précises soient encore rares, certains indicateurs suggèrent une adoption croissante de l’énergie solaire, tant à l’échelle utilitaire que décentralisée. Cet article explore les signes encourageants de cet essor solaire, en se basant sur les statistiques disponibles et les analyses des projets solaires à travers le continent.
Des données fragmentaires mais prometteuses
Malheureusement, il n’existe pas de source unique et définitive qui permette de saisir pleinement l’ampleur de la croissance solaire en Afrique. Néanmoins, des estimations annuelles de capacité fournies par l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA) et l’IRENA indiquent des ajouts significatifs de capacité solaire dans de nombreux pays africains. Les rapports à destination des gouvernements et des entreprises sont essentiels pour mieux comprendre l’état du marché solaire.
Ember, une plateforme de suivi des capacités solaires et éoliennes, publie des données mensuelles sur les ajouts de capacités, bien que la plupart de ces données ne concernent que l’Afrique du Sud. Cela limite malheureusement une évaluation plus claire et plus large de la situation solaire sur le continent. En conséquence, une recherche plus approfondie s’avère nécessaire pour rassembler des données consolidées sur les déploiements solaires en Afrique.
Comparaison entre projets solaires utilitaires et décentralisés
Selon les données de l’IEA, la capacité solaire installée en Afrique montre une prépondérance des projets solaires utilitaires, avec environ 16 GW d’installations, par rapport à 6 GW pour le solaire distribué d’ici 2024. Toutefois, il est important de noter que cette tendance pourrait évoluer. Une analyse interne par Ember, fondée sur des données satellitaires, révèle que bon nombre de ces projets n’ont pas encore commencé leur construction.
Au Pakistan, la majorité des installations solaires étaient de type décentralisé. Les facteurs ayant conduit à ce choix, tels que les pannes fréquentes d’électricité, les tarifs d’électricité élevés et l’accès à des panneaux solaires chinois à bas prix, sont également présents dans de nombreux pays africains. Par conséquent, une partie de l’essor récent pourrait également être attribuée à l’énergie solaire décentralisée.
L’importance des données satellites
La technologie des satellites devient un outil précieux pour suivre le développement de l’énergie solaire en Afrique. Transition Zero, par exemple, utilise ces données pour identifier des projets solaires. En août 2025, ils avaient répertorié un seul projet nouveau dans un pays africain en dehors de l’Afrique du Sud, mettant en lumière la nécessité d’un suivi rigoureux pour mieux comprendre la dynamique solaire.
Les images satellites révèlent déjà une présence croissante de panneaux solaires sur des boutiques, des bureaux, des églises et même des petites usines à travers de nombreuses villes africaines, prouvant ainsi que l’adoption de l’énergie solaire se répand, même dans des capitales plus petites comme Monrovia.
Les leçons à tirer des expériences antérieures
Les expériences du Pakistan soulignent l’importance de la rapidité d’action et de l’analyse pour comprendre la croissance de l’énergie solaire. En manquant de données précises en temps voulu, les gouvernements sont souvent mal préparés à répondre aux besoins croissants d’une intégration efficace des systèmes solaires. Cela peut inclure la promotion de solutions telles que les batteries pour optimiser la valeur de l’énergie solaire et la préparation des réseaux électriques pour les ajouts décentralisés.
De plus, une mise en œuvre efficace de systèmes d’enregistrement gouvernementaux pourrait aider à suivre l’adoption de l’énergie solaire. Par exemple, bien que 16 GW de panneaux solaires aient été importés au Pakistan en 2024, seulement 1.2 GW étaient enregistrés dans le cadre du système de comptage net. Cela démontre l’importance des politiques incitatives pour formaliser le secteur solaire et inciter à une adoption plus massive.