Le Maroc se distingue comme un acteur clé dans le domaine des énergies renouvelables en Afrique, se positionnant comme le quatrième importateur de panneaux solaires chinois. À travers cette dynamique, le pays renforce son engagement envers le développement durable et la transition énergétique, en s’efforçant de répondre à ses besoins énergétiques croissants grâce à des solutions renouvelables et des équipements étrangers. Cette tendance d’importation témoigne de l’essor du marché solaire au Maroc, tout en reflétant une plus large dépendance du continent africain vis-à-vis des technologies solaires produites en Chine.
Une dynamique d’importation en pleine expansion
Le rapport de l’organisation de suivi énergétique Ember révèle que le Maroc a importé 915 mégawatts (MW) de panneaux solaires en seulement douze mois, se plaçant derrière l’Algérie, qui a importé 1 199 MW. Ces chiffres illustrent une volonté accrue du pays à se tourner vers des sources d’énergie renouvelables pour satisfaire ses besoins croissants. Dans ce contexte, le Maroc devient un importateur notoire dans une Afrique qui commence à reconnaître l’importance de l’énergie solaire pour son avenir énergétique.
Dans cette dynamique, l’Afrique dans son ensemble a vu une augmentation de ses importations de panneaux solaires, qui ont grimpé de 60 % au cours de la dernière année. Cette tendance n’est pas isolée et s’inscrit dans un cadre plus large où 20 pays africains ont établi un nouveau record d’importations solaires. Ce mouvement est essentiel pour répondre aux défis énergétiques du continent, où le besoin d’accès à l’électricité reste crucial.
Les ambitions du Maroc en matière d’énergies renouvelables
Le Maroc ambitionne de produire 52 % de son électricité à partir de sources solaires d’ici 2030. Cette aspiration s’accompagne d’un investissement massif prévu de up to 3 milliards de dollars pour moderniser son réseau électrique et renforcer sa capacité de production d’énergie renouvelable. Actuellement, la capacité installée atteint 5,4 gigawatts, ce qui couvre près de 20 % de ses besoins énergétiques.
En parallèle, le gouvernement marocain a exprimé la nécessité d’obtenir environ 40 milliards de dollars pour réaliser ses objectifs nationaux en matière d’énergie. L’investissement dans le secteur des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique constitue un volet fondamental pour développer davantage cette industrie au Maroc.
Le rôle de la Chine dans le marché des panneaux solaires
La Chine se positionne comme le principal acteur mondial dans la fabrication de panneaux solaires, représentant près de 80 % de la production mondiale en 2024. Cette domination s’exprime par sa capacité à exporter massivement vers des marchés tels que le Maroc, qui dépend de ces importations pour développer son propre secteur solaire. Bien que le pays ait récemment doublé sa production de panneaux solaires à 1 gigawatt par an, il reste encore largement tributaires des importations.
Cette dépendance souligne l’importance de diversifier les sources de fabrication de panneaux solaires au sein du continent africain, d’autant plus que de nombreux pays, tels que l’Égypte et le Nigeria, commencent à développer leurs propres lignes de production. Le Maroc, en intégrant de nouvelles technologies et en collaborant sur des projets comme un complexe de fabrication de cellules solaires, cherche à trouver un équilibre entre importation et production nationale.
Les défis du secteur énergétique en Afrique
Malgré ces développements encourageants, la situation énergétique en Afrique reste préoccupante. Selon un rapport de l’ONU, près de 600 millions de personnes sur le continent n’ont pas accès à une électricité fiable, ce qui représente environ moitié de la population africaine. Ce constat met en lumière la nécessité de renforcer l’infrastructure énergétique à travers le continent et d’attirer davantage d’investissements privés.
Le défi est d’autant plus grand dans certaines régions, comme l’Afrique centrale et le Sahel, où des pays tels que le Burundi et le Sud-Soudan souffrent de niveaux d’accès à l’électricité très bas. Dans ce contexte, les initiatives telles que Mission 300, visant à connecter 300 millions de personnes à l’électricité d’ici 2030, sont essentielles pour anticiper et résoudre les besoins énergétiques à venir.