Récemment, la commissaire à la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Lova Rinel, a rendu public un rapport qui met en lumière les défis liés à l’usage de l’énergie solaire et des systèmes de stockage en batterie en Guyane. Dans ce document, intitulé Énergie en Outre-mer : enjeux d’un service public sous contrainte, elle critique notamment le surdimensionnement des installations comme celle de la centrale électrique de Saint-Georges. Elle souligne également que les batteries, souvent perçues comme une alternative prometteuse, ne garantissent pas une rentabilité suffisante face aux exigences locales.
Critiques des projets énergétiques en Guyane
Le rapport de Lova Rinel met en exergue les risques associés au projet de centrale électrique photovoltaïque situé dans l’Ouest guyanais, qui utilise des batteries à hydrogène. Bien que ce projet ait été validé par l’État, la CRE et l’Ademe, il a suscité des inquiétudes en raison de son implantation sur des terres kali’na. La commissaire argue que la durée de vie des batteries se voit considérablement réduite dans un climat équatorial, ce qui peut entraîner une instabilité dans leur fonctionnement.
De plus, les retours d’expérience d’autres régions, comme l’Espagne, indiquent que le coût de l’énergie solaire peut être jusqu’à 30 % plus élevé que prévu, rendant l’accès à cette forme d’énergie encore plus compliqué. Cela soulève la question : comment garantir un approvisionnement énergétique fiable tout en respectant les objectifs de durabilité ?
Les défis du stockage d’énergie
En ce qui concerne les batteries, le rapport de Lova Rinel souligne que leur mise en œuvre ne résout pas le problème fondamental de l’énergie solaire. Bien qu’elles soient souvent présentées comme une solution de secours, leur performance se dégrade rapidement, entraînant des coûts de remplacement prohibitifs. Les risques d’incendie augmentent aussi, rendant leur usage potentiellement dangereux.
Les éléments avancés par Rinel interrogent la viabilité d’utiliser des batteries dans des conditions climatiques humides et chaudes, telles que celles rencontrées en Guyane. Par ailleurs, la rentabilité d’un système de batteries est compromise, un fait souvent ignoré dans la communication autour des technologies de stockage.
Performance de l’énergie photovoltaïque en climat équatorial
Le constat n’est pas plus brillant du côté de l’énergie photovoltaïque. Selon le rapport, dans un climat équatorial humide, les performances réelles des installations solaires sont souvent en deçà des attentes initiales. Cette réalité fait écho aux préoccupations exprimées par les acteurs du secteur sur la nécessité d’une meilleure compréhension des enjeux avant de valider les projets. La croissance rapide de l’énergie solaire pourrait mener à une surestimation de ses capacités, ce qui entraîne des pertes considérables d’énergie, comme le montre l’exemple de la France qui a doublé sa perte d’énergie solaire en un an.
Les progrès technologiques, tels que les vitrages génératrices d’énergie solaire, pourraient offrir des alternatives intéressantes, mais nécessitent encore des essais et des validations avant d’être massivement adoptés.
Vers une transition énergétique réfléchie
Dans l’ensemble, le rapport de Lova Rinel demeure un appel à la prudence face à des technologies qui sont souvent vendues comme des solutions simples mais qui, dans le contexte guyanais, s’avèrent plus complexes. La combinaison des enjeux climatiques, économiques et sociaux appelle à une réflexion plus approfondie sur l’avenir énergétique de la région.
Il serait opportun de se tourner vers des solutions plus diverses, éventuellement en intégrant des énergies renouvelables alternatives, dans le but de créer un mix énergétique durable et rentable pour les populations locales. Pour une meilleure efficience, il serait également judicieux d’envisager des formations et des initiations à l’usage de ces nouvelles technologies, afin que les acteurs locaux puissent véritablement en bénéficier à long terme.