La récente baisse des tarifs S21 a entraîné une modification significative des comportements des Français vis-à-vis du dispositif EDF Obligation Achat (EDF OA). Face à une rentabilité de moins en moins attrayante, bon nombre de porteurs de projets solaires décident de se tourner vers d’autres solutions d’autoconsommation, rendant le système EDF OA obsolète pour une partie des nouveaux installateurs.
Une baisse spectaculaire du dispositif EDF OA
Le dispositif EDF Obligation Achat (EDF OA) a longtemps été un soutien précieux pour les Français souhaitant rentabiliser leurs installations photovoltaïques. En offrant un tarif d’achat sur 20 ans ainsi qu’une prime à l’autoconsommation, ce mécanisme a favorisé l’essor de l’énergie solaire. Cependant, avec la recent baisse des tarifs de vente du surplus, la situation a radicalement changé. Désormais, pour les installations de moins de 9 kWc, le tarif ne dépasse pas 4 centimes d’euros le kWh.
Avec des montants qui ne permettent plus d’amortir efficacement les investissements, de nombreux particuliers et entreprises abandonnent le dispositif EDF OA. Les données de projetsolaire.com montrent qu’en 2024, 90% des installations photovoltaïques bénéficiaient de ce dispositif, tandis qu’en été 2025, seulement un projet sur cinq continue d’en faire usage. Cette chute de 75% est révélatrice d’un changement radical dans les comportements des consommateurs.
Les nouvelles méthodes de valorisation de l’énergie solaire
Face à la diminution des aides de l’État pour l’énergie solaire et les nouveaux tarifs très bas, le marché se réinvente. Les innovations dans le secteur photovoltaïque permettent de valoriser les installations sans dépendre des aides. Par exemple, l’essor des batteries virtuelles permet aux utilisateurs d’autoconsommer leur surplus de production via le réseau, posant ainsi une réelle alternative à la vente directe de l’électricité à EDF.
Les fabricants, conscients de l’évolution du marché, proposent de nouvelles batteries de stockage à des prix compétitifs. Ces innovations contribuent à une rentabilité plus favorable. Par exemple, pour un chantier de 3 kWc en Meurthe-et-Moselle, la mise en place d’une batterie virtuelle révèle un gain substantiel, avec une durée d’amortissement de cinq ans, contre neuf ans pour la vente de surplus sans stockage. Ce changement incite ainsi les utilisateurs à repenser leur manière de consommer l’énergie produite.
La concurrence accrue des acteurs privés
Un autre facteur explicatif de cette tendance est l’entrée de plusieurs acteurs privés sur le marché de l’achat d’électricité solaire. Ces entreprises proposent des tarifs supérieurs à ceux d’EDF OA, rendant la vente de surplus beaucoup plus attractive. Les offres concurrentielles permettent aux particuliers et PME de tirer un meilleur profit de leur production d’énergie, tout en augmentant leur indépendance énergétique.
Ces nouvelles solutions, qui prennent en compte le contexte économique actuel et les besoins des consommateurs, poussent les acteurs traditionnels à s’adapter. Pour un avenir économique et écologique, il est impératif que les dispositifs, comme EDF OA, évoluent pour rester en phase avec les réalités du marché. Ainsi, la dépendance à un système soutenu par des subventions est remise en question, donnant lieu à une ère où l’autoconsommation devient le maître mot.
Les conséquences pour le marché photovoltaïque
La réduction soignée des tarifs d’achat a également pour conséquence un impact sur le marché du photovoltaïque en général. De par la diminution des contrats signés, de nombreux installateurs éprouvent des difficultés à maintenir leur activité. Nombreux sont ceux qui revoient leurs plans d’affaires en intégrant davantage la notion d’autoconsommation, nécessitant des ajustements stratégiques importants.
Les évolutions réglementaires et les nouvelles attentes des clients obligent donc les acteurs du secteur à innover en permanence. Les études réalisés par projetsolaire.com montrent clairement une volonté collective d’optimisation des installations pour répondre aux attentes d’une rentabilité accrue. Le marché se situe ainsi dans un cycle d’adaptation et de revalorisation des énergies renouvelables, qui sera décisif pour l’avenir du photovoltaïque en France.