Des chercheurs du National Renewable Energy Laboratory (NREL) ont récemment mis en lumière une problématique cruciale concernant la dégradation des modules solaires n-type. Leur étude révèle que l’exposition à la radiation ultraviolète (UV) pourrait engendrer des pertes de performance imprévues dans les installations photovoltaïques. Cette découverte soulève des questions sur l’efficacité des normes actuelles en matière d’évaluation des modules solaires et appuie la nécessité d’une révision des tests standardisés.
Analyse approfondie de la dégradation UV
La recherche a été effectuée sur une installation photovoltaïque de 3 mégawatts, où le propriétaire s’était plaint d’une diminution de la performance. Les scientifiques ont observé que la dégradation causée par les radiations UV avait un impact significatif sur l’efficacité des panneaux. Les données recueillies ont révélé une perte de 2,4 % par an par rapport à la puissance nominale des modules. Ces résultats mettent en exergue l’importance d’une surveillance continue des systèmes solaires, particulièrement dans les régions où l’exposition UV est élevée.
Les chercheurs se sont également penchés sur des modules solaires fabriqués par un producteur non précisé, utilisant une technologie spécifique. Leur analyse a été poussée par des tests variés, allant de la thermographie aux scans électroluminescents, visant à mesurer les divers paramètres de dégradation des panneaux. Les observations ont permis de distinguer les effets d’une exposition prolongée aux UV et de cartographier la dégradation résultante.
Limites des normes existantes
Les résultats de cette étude mettent à mal les normes de test actuellement en vigueur. En effet, les standards ISO, notamment la norme IEC 61215-2, exigent une exposition UV minimale, qui, selon les chercheurs du NREL, pourrait ne pas être suffisante pour évaluer correctement la performance des modules solaires n-type. À titre d’exemple, la norme stipule un seuil d’exposition qui représente environ deux à trois mois de fonctionnement en extérieur, ce qui est loin d’être représentatif dans une utilisation prolongée.
Cette insuffisance pourrait conduire à des situations où les pertes de rendement ne seraient pas détectées en temps opportun, mettant ainsi en danger la rentabilité des systèmes photovoltaïques. Les experts préconisent donc une révision des protocoles de test afin d’inclure des scénarios de stress plus réalistes, notamment ceux liés à l’exposition UV prolongée.
Conséquences sur la conception des modules solaires
La dégradation des modules solaires n-type sous exposition UV a non seulement des implications en termes de performance, mais pose également des questions sur les matériaux utilisés dans leur fabrication. Les chercheurs ont identifié un lien entre les pertes de rendement et un manque de zinc dans la pâte de métallisation utilisée pour ces modules. Ce manque contribue à des pertes de recombinaison à la surface des cellules, augmentant les effets de la radiation UV.
Les résultats de cette étude pourraient inciter les fabricants à réévaluer leur approche en matière de matériaux et de technologies de fabrication à la lumière de ces nouvelles informations. Les solutions durables et résistantes aux UV doivent être prioritaires pour garantir la pérennité des installations solaires à long terme.
Implications pour le futur de l’énergie solaire
Les conclusions tirées par les scientifiques du NREL amplifient la nécessité de vigilance dans le secteur des énergies renouvelables. Une modification des normes de test pourrait non seulement aider à prévenir les pertes de rendement imprévues mais également à renforcer la confiance des investisseurs et utilisateurs envers les solutions photovoltaïques. La communauté scientifique appelle à une collaboration accrue entre les chercheurs, les fabricants et les institutions régulatrices pour aborder ces défis.
En intégrant de nouvelles technologies et en revoyant les normes existantes, l’industrie pourrait tirer profit de ces constatations pour améliorer la durabilité et l’efficacité des systèmes photovoltaïques, en offrant ainsi des solutions énergétiques fiables à long terme.