Avec la montée des énergies renouvelables, de nombreuses idées reçues circulent concernant leur impact économique et environnemental. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a récemment publié un document de douze pages pour défaire certaines idées reçues concernant les coûts des énergies renouvelables et leur influence sur les factures des Français. Cet article met en lumière les faits pertinents pour mieux comprendre ces enjeux cruciaux.
Les mythes sur l’augmentation des factures d’électricité
Une des principales affirmations qui circulent est que les factures d’électricité ont doublé au cours des dix dernières années. La CRE confirme que ce n’est pas le cas. En réalité, le tarif réglementé de vente d’électricité a augmenté de 20% en euros constants entre 2015 et 2025, sans que cette hausse ne soit directement imputable aux énergies renouvelables.
Selon la CRE, les énergies renouvelables (ENR) ont en fait tendance à baisser les prix de gros en raison de leur coût marginal faible. En effet, la composition des factures est complexe, incluant des taxes, le tarif d’utilisation des réseaux et la fourniture d’électricité. Ainsi, la hausse de la facture revenant à la fourniture est davantage liée à la crise énergétique actuelle qu’aux ENR.
Les coûts d’investissement pour les manageurs de réseaux
La question des investissements pour les réseaux est également cruciale. La CRE souligne que les coûts liés aux réseaux ne sont pas uniquement dus au développement des ENR, mais aussi à la nécessité d’entretenir et de renforcer des infrastructures vieillissantes. Cela représente près de 190 milliards d’euros d’investissements à venir pour les gestionnaires de réseau, comme RTE et Enedis.
Environ 37 milliards d’euros doivent être alloués spécifiquement au développement des ENR offshore. Ces besoins d’investissements sont donc essentiels pour s’adapter à l’augmentation de la demande, notamment en lien avec l’électrification des usages et une consommation accrue d’électricité.
Le soutien public aux énergies renouvelables
Le soutien par l’État aux ENR a été évalué à 6,9 milliards d’euros pour 2025. Ce montant est fluctuant, découle de multiples facteurs, et ne traduit pas une dépense fixe pour les finances publiques. La CRE précise que le soutien aux filières les plus compétitives peut même rapporter à l’État en période de prix de marché élevés, telles que les périodes de crise énergétique récente.
Il est essentiel de noter qu’une partie du soutien concerne des contrats de tarif d’achat élevés qui arriveront à échéance d’ici 2033, période durant laquelle ces coûts pourraient diminuer significativement.
L’équilibre offre-demande et la surcapacité de production
Un des arguments souvent avancés pour remettre en question le développement des ENR est la notion de surcapacité de production d’électricité. Cependant, la CRE indique que l’équilibre entre offre et demande s’est nettement amélioré, avec une production dépassant la consommation en 2024.
Cette surcapacité n’est pas problématique, au contraire, elle est cruciale pour faire face aux pics de consommation. En effet, la France a besoin de développer des sources d’énergie renouvelable facilement ajustables pour faire face à l’augmentation de la consommation future liée à l’électrification des usages. Les ENR, plus rapides à installer, sont en ce sens les mieux placées pour répondre à ces besoins.
Les prétentions concernant les coûts et les impacts des énergies renouvelables nécessitent des éclaircissements. La CRE incarne une voix de raison, apportant des données équilibrées sur la réalité des coûts liés aux énergies renouvelables. Comprendre ces enjeux est essentiel pour participer à un débat public constructif sur le futur énergétique de la France.