Le projet d’énergie solaire pour la base sous-marine à Bordeaux, initié par la mairie dirigée par Pierre Hurmic, fait face à des critiques et des défis financiers. La situation autour de ce projet, qui vise à transformer un monument historique en un site énergétique innovant, est devenue tendue, avec des questionnements sur la viabilité de l’entreprise retenue pour sa réalisation et la concertation autour de ses objectifs.
Contexte et Ambition du Projet Solaire
Le projet de solarisation de la base sous-marine à Bordeaux a été lancé début juillet avec l’ambition d’aménager 13 000 m² de panneaux solaires, dans un objectif plus large de convertir 60 000 m² de bâtiments municipaux à l’énergie solaire d’ici 2026. Cette initiative s’inscrit dans la volonté du maire d’établir une « ville solaire », un projet qui, s’il réussit, serait un atout de poids pour son bilan électoral à l’approche des prochaines municipales.
Cependant, ce projet n’est pas sans controverses, notamment en ce qui concerne la sélection de l’entreprise BoucL Énergie par la mairie. Des critiques autour de la capacité de cette société à mener à bien le projet se sont intensifiées, notamment après que celle-ci ait été placée sous le contrôle d’un liquidateur judiciaire, posant sérieusement la question de la viabilité financière du projet.
Les Réactions au Niveau Politique
Les frictions politiques ne se sont pas fait attendre. Des élus de l’opposition, comme Fabien Robert, n’ont pas hésité à critiquer la gestion de ce dossier. Il soulève des préoccupations sur le fait que la mairie n’ait pas pris en compte les signes précurseurs des difficultés de BoucL Énergie, ce qui semble être une faute de gestion de la part des responsables municipaux. Robert a même qualifié la communication entourant le lancement du projet de « tromperie », considérant que ces manquements pourraient avoir des conséquences sur la reputation de la municipalité.
Laurent Guillemin, adjoint au maire en charge de l’énergie, défend le projet en affirmant qu’il s’agit d’un simple « aléa de chantier ». Il insiste sur le fait que la mairie a effectué des vérifications adéquates avant de sélectionner l’entreprise et qu’elle est soutenue par des structures régionales qui ont validé l’ensemble du dossier, notamment le Feder, qui a déblocé des fonds pour le projet.
Les Aspects Techniques et Écologiques du Projet
Sur le plan technique, le choix de n’installer que 13 000 m² de panneaux solaires sur la base sous-marine, alors que le toit aurait pu en accueillir 36 000 m², soulève des questions sur la maximisation du potentiel solaire. Ce choix semble motivé par une volonté de préserver certains aspects de la structure historique tout en répondant aux exigences de rentabilité et de durabilité du projet.
Des voix s’élèvent également pour pointer un manque d’ambition dans cette initiative, suggérant qu’une installation plus vaste aurait pu influencer positivement les objectifs environnementaux de la ville. Toutefois, l’administration municipale rappelle qu’une augmentation du nombre de panneaux aurait nécessité un renforcement de la structure, entraînant des coûts supplémentaires et des délais de mise en œuvre prolongés.
Perspectives d’Avenir et Engagements Énergétiques
Malgré les turbulences actuelles, l’objectif de créer une « ville solaire » à Bordeaux reste intact pour la municipalité. Des discussions sont actuellement en cours pour explorer les alternatives sur la mise en œuvre de solutions d’énergie renouvelable qui seraient en mesure de compenser les freins rencontrés sur ce dossier spécifique. Les investisseurs commencent à se manifester, ce qui pourrait donner un coup de pouce à la reprise du projet.
Le développement de projets d’énergie solaire dans la région s’inscrit dans une tendance globale vers des pratiques plus durables, et Bordeaux pourrait jouer un rôle prépondérant dans cette transition. En consultant des nouvelles innovations en matière d’énergie renouvelable, la ville espère non seulement surmonter les obstacles actuels, mais également s’imposer comme un modèle à suivre pour d’autres collectivités.